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Le souvenir de Suzanne Schlumberger

Dans nos archives il y a… le souvenir de Suzanne Schlumberger

Il y a 100 ans, le 7 septembre 1924, disparaissait l’épouse de Jean Schlumberger à l’âge de 46 ans.

Elève de Théo Van Rysselberghe, elle était artiste peintre et dessinatrice. En 1908 elle écrit à Madeleine Gide une missive sincère et touchante où elle interroge ses capacités artistiques. Trois de ses œuvres (Jeune fille assise, Femme à la cruche et Zinnia) seront néanmoins exposées au Salon d’Automne de la même année qui se tient du 1er octobre au 08 novembre au Grand Palais des Champs Elysées à Paris. A la demande d’André Gide, le peintre Henri Lebasque (membre du comité du salon) avait aidé Henri Ghéon et Suzanne Schlumberger à participer à ce salon artistique dont c’était la sixième édition.

Après la tenue du Salon Suzanne écrira à sa belle-mère Marguerite de Witt, Mme Paul Schlumberger : Après m’avoir dit que tu étais chiche de compliments tu me fais les deux plus grands qu’à mon avis on puisse faire à un artiste : que tu as trouvé de la sincérité et de la force dans mes toiles : or ce sont les deux qualités qui m’attirent le plus dans toute œuvre d’art, qui font que j’ai tant de sympathie pour les primitifs et une telle défiance envers toute œuvre qui, quelque séduisante qu’elle puisse être, me parait chiquée, adroite. Dans la crainte de manquer de probité dans mon travail, j’accumule volontiers les difficultés et au lieu de les escamoter les souligne souvent, y insiste péniblement, maladroitement : de là viennent ces duretés que tu as remarquées, qui sont loin de me plaire mais dont j’aurai peine à me débarrasser sans beaucoup de travail. Une autre cause de difficulté pour moi c’est ma trop grande sensibilité de vision qui me fait voir les choses de mille couleurs et il faut pourtant avoir la volonté de sacrifier les unes aux autres sous peine de faire gris.

 

 

 

 

 


OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
ldiebold (13 août 2024). Le souvenir de Suzanne Schlumberger. Les carnets de la Fondation des Treilles. Consulté le 19 février 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/133g2