Rédaction d’un guide pédagogique sur l’astronomie à l’école élémentaire

Petit séjour d’étude de Gilles Cappe, du 15 au 20 avril 2024

Résumé 

photo: Gilles Cappe

L’auteur, au regard de la situation de l’enseignement de l’astronomie à l’école, veut proposer aux enseignants concernés un outil le plus complet possible leur permettant d’accompagner leurs élèves dans la découverte de cette science qui a la capacité de pouvoir être abordée dans tous les domaines scolaires.

Summary

The author, in view of the situation of teaching astronomy at school, wants to offer the teachers concerned the most complete tool possible allowing them to support their students in the discovery of this science which has the ability to be addressed in all academic areas.

Compte rendu

On peut constater sans beaucoup d’efforts que l’enseignement de l’astronomie à l’école élémentaire reste encore aujourd’hui extrèmement déficient.

Malgré des efforts non négligeables menés en particulier par la Fondation La main à la pâte qui a participé de manière radicale à la rénovation de l’enseignement des sciences à l’école, la situation n’est pas brillante.

Les obstacles sont nombreux mais pas insurmontables, ce sont tout d’abord ceux qui relèvent des sciences en général :

• un manque criant de la part de l’administration à considérer ce domaine comme fondamental à la construction des connaissances et des compétences des futurs citoyens que sont les élèves.
• une formation initiale faible voire parfois inexistante. La formation originelle des futurs enseignants est massivement tournée vers les lettres, la psychologie, les arts…
• une formation continue obnubilée par les « savoirs fondamentaux » (lire, écrire, compter). Combien de formateurs soucieux d’enseigner les sciences utilisent de stratagèmes pour instiller des sciences en proposant par exemple des formations comme « Langage et maths » ou « Lecture de textes scientifiques » ?
• l’expression par les enseignants d’un « manque de temps », les activités scientifiques demandant effectivement un réflexion pédagogique intense et un temps de préparation plus important.
• l’expression d’un manque de matériel adéquat alors qu’on peut « faire des sciences » avec un matériel très simple.
• l’expression d’une ignorance des connaissances scientifiques avec cette peur de ne pas pouvoir répondre à une question d’un élève alors que l’attitude d’un enseignant en sciences n’est pas d’apporter « la bonne parole » mais de servir de guide à une investigation individuelle est collective menée avec toute la rigueur scientifique qui caractérise ce domaine.

Mais l’astronomie présente encore d’autres obstacles :

• Les élèves sont particulièrement intéressés par le sujet et multiplient les questionnements amenant l’enseignant déjà peu rassuré à se sentir encore plus vite dépassé.
• La quantité de concepts à aborder et le vocabulaire qui leur est lié parait insurmontable.
• La compréhension des phénomènes, des tailles, des distances, des durées à échelle humaine est difficile même pour des adultes (peu informés).
• Proposer une situation d’investigation parait souvent impossible. La modélisation, approche principale en astronomie, constitue en effet l’un des outils les moins bien maîtrisés dans la pratique scientifique. Les enseignants vont se contenter alors très souvent d’une recherche documentaire.

C’est en partant de ce constat qu’il apparait indispensable d’apporter une aide concrète aux professeurs si on veut que l’astronomie soit une science enseignée à l’école élémentaire.

Il convient donc de proposer un ensemble cohérent d’aides pédagogiques comprenant :

• des textes de références permettant à l’enseignant de revoir ou d’acquérir des connaissances de base sur les objets ou les phénomènes.
• des séquences de classe complètes guidant l’enseignant et privilégiant autant que possible une démarche pédagogique active dans laquelle l’élève doit agir et réfléchir pour accéder à la connaissance. Certaines séquences permettent d’intégrer l’astronomie dans d’autres domaines scolaires (langue, mathématiques, histoire, géographie…).
• des conseils pour l’organisation d’activités « exceptionnelles » comme une observation du ciel nocturne.

Ce futur guide doit être compris comme une boîte à outils dans laquelle l’enseignant va puiser la matière d’un cours ou d’une série de cours.

L’architecture du projet reste à définir car il semble que présenter les activités en suivant les domaines scolaires tels qu’indiqués ci-dessus ne parait pas ajouter un intérêt particulier. Il est possible que l’entrée dans les activités se fassent par les « objets » étudiés : la Terre et ses mouvements diurnes et annuels, le ciel, le Soleil et son mouvement apparent… La consultation de personnes référentes et de l’éditeur pourra éclaircir ce sommaire en projet.