« Une foi d’amour »

C’est une des grandes originalités de ce mécène d’avoir réuni à un point rarement  atteint autant de passion pour la créativité artistique sous toutes ses formes ainsi qu’une curiosité intellectuelle intense et de les avoir fait vibrer ensemble dans ce qu’elle appelait elle-même « une foi d’amour ».
Maryvonne de Saint Pulgent, Une intime collection, Voyage « à l’intérieur de la vue » (Fondation des Treilles, 2011).

La Source peinte à la cire sur carton m’éveille chaque matin,  j’entends le bruit de l’eau, celui des artistes qui s’expriment.
Lettre d’Anne Gruner Schlumberger à Dominique Bozzo, 31 janvier 1993.

Cette diversité dans l’expression artistique qu’affectionnait notre fondatrice se retrouve également au travers des publications issues des travaux de recherche réalisés aux Treilles puisque dans ces dernières sont convoquées à la fois l’architecture avec l’édition en 2017 du volume Modernes Arcadies, ouvrage collectif sous la direction de Maurice Culot et Bruno Foucart (AAM Éditions), la peinture, avec la toute dernière publication d’Annie Cohen-Solal : Un étranger nommé Picasso (Fayard, 2021) qui nous entraîne, sous un angle inédit, sur les pas de cet artiste représentatif de la collection de la Fondation des Treilles ;  mais également la photographie avec Juliette Hanrot qui a publié La Madone de Bentalha : Histoire d’une photographie (Armand Colin), élaboré aux Treilles en 2010 et publié en 2012 ou la danse, projet de recherche de Romain Bigé, lauréat du Prix jeune chercheur en 2019 (Danser l’Anarchie : Théories et pratiques anarchistes dans le Judson Dance Theater, Grand Union et le Contact Improvisation, P* Revista Brasileira de estudos da Presença/ Brazilian Journal on Presence Studies, 2020).

Il nous faut également mentionner en histoire de l’art l’ouvrage de Bénédicte Coste, venue en séjour d’étude en 2012 : Walter Pater – La Renaissance. Etudes d’art et de poésie, (Classiques Garnier, 2016), celui de Daniel Grojnowski : Les arts incohérents et le rire dans les arts plastiques, (Editions Corti, 2015), publié à la suite de sa résidence d’écriture en 2012 ou très récemment, le très riche Paroles de commissaires. Histoires. Institutions. Pratiques (Les Presses du réel, 2020)  pour la rédaction duquel Brigitte Gilardet a bénéficié d’un séjour d’étude en 2020, ce qui lui a permis d’explorer les fonds bibliographiques dont celui de la Donation Danièle Giraudy. 

Le séminaire de 1997 sur le statut esthétique de l’art technologique donnera, quant à lui, naissance à un numéro spécifique de la revue Alliage publié à la fin de la même année : Jacques Mandelbrojt, Statut esthétique de l’art technologique (Alliage, numéro spécial, n° 33-34, hiver 97 – printemps 98). 

Ce tableau ne serait pas complet sans l’évocation des nombreuses publications liées à la musique, un art affectionné aux Treilles, notamment à travers son Académie de la Voix. Citons les travaux organisés par Cécile Auzolle en 2013 qui ont donné lieu à trois publications : Vers l’étrangeté ou l’opéra selon Philippe Boesmans (Actes Sud, 2014), Philippe Boesmans – Un parcours dans la modernité (Éditions Aedam Musicae, 2017) et Le modèle et l’invention. Messiaen et la technique de l’emprunt (Ed. Symétrie, décembre 2017). Citons également les publications consacrées au pianiste Claude Helffer : Entretiens avec Claude Helffer de Philippe Albèra (éd. Contrechamps, Genève, 1995) et Claude Helffer, Quinze analyses musicales de Bach à Manoury (Editions Contrechamps, Genève, 2000) issues de deux séjours d’étude en 1994 et 1996. Une composition musicale de Gérard Grisey verra également le jour aux Treilles à la suite d’un séjour en 1997 : Vortex Temporum  (Accord, 1998). 

Enfin il nous faut signaler la parution récente d’Augustin Voegele, lauréat du Prix CAGJS 2017 : Musique et désir chez André Gide (Classiques Garnier, 2020).